Ce texte est inspiré du Facebook poste de Madame Nathalie Fleury sur la maternité.
En quelque lignes, la sœur Fleury soulève implicitement un mal dans notre réalité africaine, un mal crée par les Hommes contre les Hommes : celui de s’interroger sur notre existence si nous n’avons pas encore fait d’enfants après un certain âge.
La maternité, un évènement qui doit être naturelle et acquise pour toutes les femmes, est en effet un combat pour certaines et une torture pour d’autres.
Il y a un âge où si tu tombais enceinte, tu étais une ignominie pour ta famille. Et après vient un autre âge où si tu n’as pas encore enfanté, tu déshonneurs cette dernière. Tu deviens le sujet des congossas, des requêtes de prières, d’intercessions, et de délivrances.
Honnêtement parlant, la femme africaine est victime des opinions d’une société bipolaire qui ose s’exprimer au nom des traditions et des coutumes. Il n’existe aucunes traditions au monde qui soient capable de créer un être humain, mais par surprise, les nôtres nous exigent à procréer même dans l’impossibilité.
En tant que femmes, parfois nous devons examiner nos soifs de devenir mères. Pourquoi désespérons-nous tant face à nos réalités ? Quels sont les motifs de nos attentes ? Est-ce parce qu’on le veut vraiment ? Est-ce une réaction impulsive causée par la biologie de la quarantaine ? Est-ce pour confirmer notre féminité devant une communauté vexatoire ? Est-ce la recherche d’une identité ? Est-ce pour conserver une relation
Quel que soit les raisons, demandons-nous si notre existence, en tant qu’africaines, se résume à accoucher uniquement ? Si c’est le cas, pourquoi alors condamner celles qui accouchent dans leur adolescence. Pourquoi obtenir une éducation ? Pourquoi travailler ?
Pour celles qui le désirent réellement, pour des raisons génuines et qui pensent être prêtes, sachez que cette vie n’a pas de formule générale. Nos sociétés font la moyenne des expériences et imposent leurs conclusions sur toutes les femmes sans considérer l’individualité de chacune ; tant bien même que nous avons le témoignage de Sarah qui accoucha à 90 ans.
Surement, il y a des femmes qui semblent tout obtenir tout sans peine. Aussi, il y en a celles qui ne méritent pas d’avoir d’enfants mais elles les ont. D’autres qui suivent toutes les lignes de conduite prescrites sans fautes, mais n’arrivent pas à concevoir. Certaines femmes ont été mères, mais hélas elles ont perdu leur progéniture et pour des raisons physiques ou traumatiques, elles ne peuvent plus accoucher. Tout ça pour dire, chacune porte sa croix de la maternité. Le temps d’une n’est pas le temps de l’autre. Il ne faut pas parfois perdre le temps à chercher à expliquer les dissemblances.
Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas des emprises maléfiques causées par nos ennemis. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes anatomiques.
Ceci ne veut pas dire non plus qu’il n’y a pas de problèmes de stérilité au niveau de votre partenaire. Evidemment, personne ne veut se sentir vide, mais il y a des choses dans la vie que l’on ne contrôle pas ; et de surcroit nous devons nous empêcher de forcer l’inforçable. Ne cherchons pas les sorciers ou les coupables qui n’existent pas. La plupart de temps, c’est tout simplement la vie. Il faut être patiente ; patiente aussi de trouver le bon partenaire.
L’attente de la maternité est souvent longue et douloureuse parce que les familles mettent des pressions sur ces femmes. Les petites sœurs les humilient. Les voisins s’en moquent. Cette pression s’amplifie malheureusement même dans les églises. Chaque conversation les rappelle que leur âge est avancé. Elles sont accusées d’être trop compliquées ou exigeantes. Par conséquent, elles deviennent déboussolées, tourmentées, et amères face à la vie ; ceci poussant beaucoup d’entre elles à commettre des actions regrettables.
Certaines de nos sœurs se soumettent à des examens médicaux afin de démontrer à leurs familles qu’elles sont encore « normales ». D’autres s’inventent des grossesses suivies de fausse-couches pour éviter les pointements de doigts. Les unes vont jusqu’à manger les fèces aux recommandations des sorciers ou courent faire des inséminations artificielles pour pouvoir tomber enceinte. Et de nombreux exemples de celles qui n’hésitent plus à faire des enfants avec n’importe qui, hommes maries ou bandits, pareilles ; et de là elles se retrouvent dans des situations catastrophiques, ayant parfois des enfants avec des anomalies incurables. C’est encore grave si une va faire un enfant de père « inconnu ». Les parleurs oublient qu’ils ont sollicité l’enfant. En ce moment-là, la femme devient une bordelle.
Oui, l’enfant c’est dieu qui donne ; mais il ne faut pas le faire sous pression.
Être une mère ne se résume pas à 9 mois de grossesse et pousser. Être une mère c’est faire tout son possible d’être prête physiquement, spirituellement, intellectuellement, et financièrement afin de subvenir aux besoins de cet enfant. Dans notre nouvelle économie, faire les enfants ne doit pas être un jeu de Ludo.
Tout comme la sœur Fleury, ceci est un encouragement pour toutes femmes qui ne sont pas encore mères. Dans votre attente, ne vous laissez assommer par les on-dit.
Chérissez chaque instant de votre vie et de votre liberté, en attendant.
Osez découvrir votre soi, en attendant.
Occupez-vous, en attendant.
Ayez des ambitions et réalisez-les, en attendant.
N’enviez personnes, en attendant.
Ne comparez pas votre vie aux autres, en attendant.
Réjouissez-vous du bonheur des autres, en attendant.
Priez pour le succès des autres, en attendant.
La vie n’oublie pas les désirs des Hommes.
Aucune femme n’est mieux qu’une autre parce qu’elle a des enfants. Aucune femme n’est plus bénie qu’une autre parce qu’elle a accouché. Celles qui pensent le contraire n’ont pas encore eu à « marcher dans la vallée de l'ombre de la mort ». Nous avons toutes des horloges différentes. Nous avons des parcours différents. Nous avons des expériences différentes.
Embrassez tout simplement la flexibilité de la nature car votre maternité peut arriver dans un emballage hétérodoxe. Toutes les femmes ne deviendront pas mères strictement par l’accouchement. Certaines auront le privilège de le devenir par adoption ou par le canal d’une mère-porteuse. Cela peut paraitre injuste, mais la vie ne fait jamais de discrimination. Même seules contre les manipulations de notre société africaine, c’est à nous de trouver et d’accepter l’océan de notre bonheur.
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