
Mon pays
Tu n'es ni un accident
Ni un hasard
Ni un produit de l'homme
Tu fus avant nous
Tu seras après nous
Devant ceux qui croient que tu leur appartiens
Devant ceux qui prétendent te connaître
Devant ceux qui te fabriquent des larmes d’amour
Devant ceux qui te promettent fidélité
Tu n’es point attendri
Tu nous as vu naître
Tu nous as bercé
Et continues de nous aimer
Dommage, nous n'arrivons pas à t’apprécier
Une nation hypnotisée
Un peuple désorienté
Des familles déchirées
Nous croyons être ton sauveur
Toi, tu connais ta valeur
Toi, tu connais ton destin
Toi, tu es libre
Toi, tu es indépendant
Pendant que nous rêvons
Pendant que nous prions
Pendant que nous pleurons
Pendant que nous dansons
Toi, tu nous attends
Entre nos discours et nos réalités
Entre nos pieds et nos claviers
Nos vérités et nos hypocrisies
Nos combats et nos apathies
Nos louanges et nos mépris
Nos alliances et nos appétits
Nos clans et nos armoiries
Toi, tu nous attends
Tu nous attends
Au rond-point de la confusion
Au carrefour de la négligence
Au bord de la décadence
Tu attends nous voir nous battre de notre côté
Nous voir casser les chaines de la vassalité
Nous voir arracher ce qui nous a été escamoté
Nous voir marcher vers l’horizon de notre liberté
Tu applaudis les joies de t’arroser
Mais depuis tu attends un jubilé
Dans la résurrection des consciences
L'émancipation des pensées
La détermination de la souveraineté
Une célébration à l’abris
D’une carence patriotique
D’une égalité mythique
D’une culture anémique
ô mon pays
Tu inspires l’auteur
Tu animes le chanteur
Tu incites le résistant
Et ton cœur patiemment attend
Au chevet de notre cran
Cran d’oser
Cran de préserver
Cran de protéger
Cran de prospérer
ô mon pays
Toi, tu m’attends
Comentários