Je ne t'ai pas choisi
Tu m'as choisi.
Tu m'as aimé en premier.
Tu m’as pris dans tes bras
Et caressé tout au long de mon enfance.
Oh, que cela me manque !
Le chant matinal de tes coqs
Qui annoncèrent toujours mes petits matins.
Tes routes boueuses
Qui tatouèrent mes pas sur les chemins.
Ta chaleur imposante
Qui frustrait mes journées à plein temps.
Oui, que cela me manque !
La simplicité de ton éclat.
Les murmures de tes vagues, bercées sur l’Atlantique.
Les baisers de ton vent généreux.
Les taquineries de ton air poussiéreux.
Et les conseils de tes pluies courageuses.
Tu vu naître mes premiers rêves
Nourris les racines de mes premiers espoirs.
Tu essuyas les larmes de mes premiers chagrins
Guéris les égratinures de mes premiers échecs.
Toujours en avant pour annoncer mes premiers exploits.
Les caresses de ton silence protecteur
Inspiraient mes premiers instants de solitude.
Elle, témoin de mes premières erreurs.
Seul toi, me compris.
Seul toi, me vis.
En regardant au-delà de tes étoiles
En rêvant au-delà des tes nuages
Pensant trouver mieux – ailleurs.
Mieux, j'en ai peut-être trouvé
Mais ce mieux, ne peut t’effacer.
Ce mieux, ne peut te remplacer.
Oh, que cela me manque !
La saveur de tes plats
L’opulence de tes corossols
La succulence de tes mangues.
Et le réconfort de tes palmiers.
Aujourd’hui,
Un nouveau silence m’entoure
Me submerge
M’accable des causeries matinales de tes cours.
Des récits congosseux de tes quartiers
Et des bruits joyeux de tes marchés.
Ma terre idéale, ma terre précieuse
Protectrice de mon identité ancestrale.
Mon passé, mon présent, mon futur.
Sans toi, je ne rêve.
Sans toi, je ne réalise.
Sans toi, je ne suis.
Tu m'as vu partir
Mais tu ne m'as jamais quitté.
Une tendre pensée vers toi
Mon esprit renaît.
Mon cœur jaillis.
Je peux enfin m’envoler – là-bas, très haut.
Je ne t'ai pas choisi
Tu m'as choisi.
Tu m'as aimé en premier.
Tu as cru en moi.
Et tu crois toujours en moi.
Non ! Mieux ne peut te remplacer.
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