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Le seul père que j'ai...

Photo du rédacteur: Naïde Pavelly ObiangNaïde Pavelly Obiang

Dernière mise à jour : 11 janv.

Ce n’est pas au décès de nos pères que nous devons commencer à réaliser ce que nous avons ou avons eu. Parfois, les deuils des autres nous interpellent à reconnaitre la grâce qui nous arrose chaque jour. Le moment d’apprécier les nôtres est arrivé, pas seulement en paroles mais surtout en actions.

Un petit coup de fil ici et là. Même si ça ne dure qu'une seconde.
Un sourire emoji dans un texte.
Un appel vidéo.
Un email.
Un dîner livré - maison…les idées sont copieuses.

Le plus grand acte d'amour, à mon avis, est le pardon. Beaucoup n'ont jamais rencontré leur père biologique. Beaucoup n'ont aucune idée de qui il était, de qui il est, ou à quoi il ressemblait. Beaucoup l'ont perdu étant très jeune. Et tous, j’en suis certaine, liquideront tous leurs biens, grands ou petits, pour passer une minute avec cet homme.
La vie ! Comme elle peut être aussi sévère - aussi ombreuse !


Mon père est encore des nôtres. Il n'est pas parfait, mais qui l'est ? J'ai beaucoup à lui reprocher mais suis-je sans reproche ? Je pense qu'il aurait pu faire mieux. Puis-je faire mieux ? Suis-je un meilleur parent ? Un meilleur pourvoyeur ? Une meilleure conjointe ?

Quelle est la définition de « meilleur » ?
Qui détermine ce qui est « meilleur » ?
Pouvons-nous vraiment faire mieux que nos parents ? L'idéal dira oui. Et puis, c'est le souhait de tous les parents pour leur progéniture. Pourtant, nous connaissons tous l'adage, n'est-ce pas ! Tel père, telle fille.

Il est facile et peut-être juste de juger le passé. Mais il sera plus noble d'être honnête avec le présent. Qui sommes-nous ? Qu’importe qu’il ait été (ou soit) présent ou absent dans nos vies, qui serions-nous sans lui ?

Mon père était mon premier amour. Il était mon « Jésus » en grandissant. Tout ce qu’il faisait eu raison d’être. C'était toujours la faute de maman. Au cours de mon adolescence, j’avais tragiquement découvert que mon père était un être humain comme tout autre, plein de sournoiseries errantes. Si mon père était un petit ami, je l'aurais probablement largué, bloqué et supprimé de Facebook. Malheureusement pour moi, je suis la fille de mon père – une extension de ses calmes sournois. Une extension allouée depuis la nuit des temps, que ni lui ni moi ne pouvions couper. Une relation que même la mort ne peut gommer.

Vous êtes-vous déjà demandé si votre père aurait souhaité avoir un enfant autre que vous ? Peut-être aurait-il préféré une fille plus accomplie - plus instruite, affirmée, riche - une fille plus indulgente ou compréhensive, une fille bien mariée (allez savoir ce que cela veut dire), la liste pourrait être longue. S'il avait le choix, vous aurait-il choisi ?

Maintenant que vous êtes seule, libre de ses emprises (physiques ou émotionnelles), espérant le, comment allez-vous ?
Si vous aviez le choix, vous choisiriez-vous comme votre enfant ?

La nature humaine aime pointer du doigt ; comme si elle était allergique aux compliments, aux encouragements, à la reconnaissance, à la compassion, à l'empathie – mieux encore, à l'amour inconditionnel.

Je n'écrirais pas du confort de mon monde aujourd'hui si ce n’était pas à cause de mon père. Je ne serais pas en vie sans son approbation. Savez-vous combien de bébés sont avortés simplement parce que le père refusa la paternité ?

Dieu a permis. Mon père, aussi jeune qu'il était – aussi peu assaisonné qu'il l'était – aussi incertain qu'il l'était – aussi confus qu'il l'était, il a accepté d’assumer ses responsabilités. Par conséquent, J'AI ÉTÉ APPROUVÉE.

(Il ne s'agit pas ici de médire ceux dont les pères se sont enfuis. Ceux-là aussi ont été approuvés - par leurs mères. Si nous sommes, alors nous avons été approuvés. Cet acte d'approbation doit aussi compter pour quelque chose.)

Toutes ces années, ma douleur a embrumé mon jugement. Mes déceptions m’ont lâché à la rive. Mes frustrations ont creusé un fossé entre nous. Ce n'est qu'en regardant par la même fenêtre que je peux voir aujourd'hui ce qu'il vit. Et là encore, je ne suis pas sûre d'avoir vu exactement la même chose que lui car nous ne partageons pas la même éducation, les mêmes expériences, ou les mêmes douleurs.

J'ai beaucoup jugé papa. Je me suis focalisée sur les peccadilles, et je demande pardon.
Il a offert son meilleur. Et il le fait toujours. Et J’en suis reconnaissante.
*************

Nous nous dirons tous au revoir un jour. Certains d'entre nous n'aurons même pas la chance de faire leurs adieux, mais une chose est sûre : nous irons tous.
Alors, à certains d'entre nous qui peuvent encore voir leur papa, que faisons-nous entre temps ?

Ne cherchons pas à les changer - à les conformer à un profil utopique de notre imagination. Invitons les plutôt dans les couloirs de notre présent. Aimons-les comme Dieu le fait avec nous, sans conditions. Remercions les cieux que nous pouvons encore les serrer dans nos bras. Créons des souvenirs. Embrassons chaque instant comme si c’était le dernier.

En outre, pardonnons. Aimons. Chérissons. Et préparons-nous.

De tout mon amour papa!







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